Le 15 janvier : " La journée internationale de la Sororité "
Communiqué du Salon des Dames, le 15 janvier 2020 à Paris.
"La solidarité entre femmes est porteuse de liberté car elle bouleverse tous les codes sur lesquels repose le système patriarcat."
Aujourd’hui nous nous emparons du 15 janvier pour faire de cette date "La journée internationale de la Sororité humaine". Et qu’il en soit ainsi pour les 15 janvier à venir jusqu'à ce que cette journée ne soit plus nécessaire.
Non pas qu’il faille une journée pour être bienveillantes entre femmes, mais au contraire pour rappeler l’importance de l’amitié entre nous, chaleureuse, réparatrice, porteuse, émancipatrice et fondamentalement historique et politique.
Pourquoi existe-t-il déjà une journée de la fraternité humaine et non de la sororité ?
S’il existe une journée internationale de la fraternité et non de la sororité, c’est encore une fois la preuve du mal que prend le patriarcat pour effacer les liens que tissent les femmes entre elles. Cette société a imposé aux femmes la politique du « diviser pour régner ». Et c’est sûrement la plus grande réussite du patriarcat que d’avoir fait croire aux femmes qu’elles étaient rivales par nature. Comme on définit les femmes uniquement en fonction de leur rapport avec les hommes, on a tout intérêt à éviter la naissance de relations entre elles qui provoquerait de fait l’évacuation des hommes.
L'amitié inaccessible aux femmes ?
Les grands philosophes comme Montaigne ont expliqué que l'amitié était une relation trop noble pour être accessible aux femmes. Lui qui avait une femme qui écrivait justement sur l'amitié. C'est pourquoi il est fondamental de nous rappeler que l'amitié entre femmes est certes souvent mise à rude épreuve par la société mais existe déjà. Il est indispensable de reconnaître la richesse de l'amitié entre femmes justement car les femmes ont été politiquement écartées de cette nature-là de relation. L'Histoire nous balaye et supprime nos rencontres. Pensons à Colette, à Ella Fitzgerald et à toutes les autres si nombreuses.
La solidarité entre femmes : le plus grand levier de libération
La solidarité entre femmes est porteuse de liberté car elle bouleverse tous les codes sur lesquels repose le système patriarcal. Quand les droits des femmes ont avancé, c’est toujours parce qu’elles ont été solidaires et ont refusé de voir le monde toujours en fonction des hommes. L'amitié entre femmes est de santé publique : elle est indispensable à la pensée d'une liberté qualitative pour les femmes. Qualitative. Elle s'oppose à ce que la société persiste à dire aux femmes que leur valeur personnelle dépend de la négation des autres femmes. Dès aujourd’hui, faisons donc l'engagement ensemble de refuser catégoriquement l'idée d'une rivalité naturelle entre nous. Elle nous maintient esclaves du patriarcat. Relevons le défi avec exigence pour rendre possible des destins de femmes libres. Chaque fois que quelqu'un oublie que nous sommes soeurs et non ennemies, intervenons. Ne laissons rien passer. On devrait déjà avoir commencé. On s'y tient, on prend ce virage maintenant, et on se libère du patriarcat !
Protégeons les liens que nous inventons chaque jour entre femmes
Le 15 janvier est une journée qui doit exister pour toujours se rappeler la nécessité de protéger nos liens entre femmes et en finir avec le patriarcat définitivement. Fêtons la libération que représente l’amitié entre nous. Refusons de critiquer une femme en public, soutenons les femmes qui sont à nos côtés. Un changement net, dès aujourd’hui et immédiat, pour que toutes plus solides qu'hier, prenions racine ensemble pour tenir debout et libres enfin.
Signatures et noms des ambassadrices :
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Céline Bizière (Présidente de l'ONG Le Salon des Dames et co-autrice Des femmes en littérature. 100 textes d'écrivaines à étudier en classe), Alliance des femmes pour la démocratie (fondatrice Antoinette Fouque), Nadège Beausson-Diagne (actrice, chanteuse et chroniqueuse), Djamila Belhouchat (professeure et co-autrice Des femmes en littérature. 100 textes d'écrivaines à étudier en classe), Chloé Bonnard (co-fondatrice Les Nanas d'Paname), Odile Buisson (gynécologue, obstétricienne et chercheuse), Lila Carrée (ONG humanitaire ACTED Nigeria), Chiara Condi (fondatrice de Led by Her), Solene Ducretot (co-créatrice du collectif écoféministe Les Engraineuses ), Maureen Fia (écrivaine engagée), Michèle Idels (militante des droits des femmes, avocate, co-autrice d’ouvrages sur l’histoire du MLF), Caroline Japy (consultante en marketing engagée), Ingrid Maillard (artiste plasticienne), Julie Marangé, cofondatrice de Feminists in the City, Karine Le Marchand (animatrice de télévision), Frédérique Martz (co-fondatrice de l'Institut en santé génésique), MeufParis, Sacha et Lonia Posternak (fondatrices du média L'importante), Juliette Tresanini (comédienne et productrice), Anya Tsai (fondatrice de l’association Les Résilientes), Marie Schott (ex DG Étam, fondatrice Anashaf).
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